Publié le 2025-12-11
On parle beaucoup des hackathons et des challenges d’innovation, et pour de bonnes raisons : ce sont des outils incroyables pour faire émerger des idées, révéler des talents ou identifier des solutions auxquelles personne n’avait encore pensé. Mais ce que l’on raconte beaucoup moins, c’est ce qu’il se passe après.
Une fois que le challenge est terminé, que les présentations sont passées et que les lauréats ont été annoncés, une question essentielle surgit :
Et maintenant, qu’est-ce qu’on en fait ?
Car un challenge, qu’il s’agisse d’un hackathon d’idéation, d’un appel à solutions, d’un programme destiné aux startups établies ou même d’un concours de projets avancés, n’est pas une fin en soi. C’est un point de départ.
Et un point de départ ne vaut que par le chemin qui s’ouvre derrière.
Un challenge peut révéler une idée… ou confirmer un produit
Contrairement à l’image parfois simplifiée que l’on s’en fait, tous les challenges ne servent pas à générer des idées “brutes” en 48 heures.
Certains ciblent des solutions existantes. D’autres s’adressent à des startups déjà en marché. D’autres encore sélectionnent des projets technologiques en phase de consolidation.
Ce qui les réunit tous, c’est leur capacité à créer des rencontres : entre un besoin et une solution, entre une entreprise et une startup, entre un problème précis et une approche nouvelle.
Une idée peut naître pendant un hackathon ; une solution commerciale peut être identifiée dans un appel à startups. L’innovation se nourrit de cette diversité.
Mais quel que soit le point de départ, le défi reste le même : transformer cette opportunité en impact réel.
Prototyper, adapter, clarifier : le premier virage à négocier
Une idée, aussi brillante soit-elle, ne vaut rien tant qu’elle n’a pas trouvé sa forme.
C’est la phase où l’on transforme une intention en quelque chose de concret : un prototype, une maquette, un test, une démonstration technique.
- Pour les équipes en idéation, c’est souvent la première confrontation avec la réalité.
- Pour les startups avancées, c’est un travail d’adaptation : comprendre le contexte de l’entreprise, ses données, ses contraintes, ses utilisateurs.
Cette étape peut être exaltante… ou redoutable, on découvre ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce qui doit être simplifié, renforcé ou réinventé. Le prototype n’a pas vocation à être parfait. Mais il doit être crédible, assez pour ouvrir la porte à l’étape suivante.
Si un prototype est une promesse, le PoC (Proof of Concept) est la preuve et le moment où la solution, qu’elle soit embryonnaire ou déjà mature, est testée dans des conditions réelles, auprès de vrais utilisateurs, avec de vrais usages.
- Le PoC répond à des questions simples, mais décisives :
- Est-ce que ça marche ?
- Est-ce que ça résout réellement un problème ?
- Est-ce que cela vaut la peine d’aller plus loin ?
Beaucoup de projets s’arrêtent ici, non pas parce qu’ils manquent de potentiel, mais faute de cadre, de budget, de réactivité ou d’engagement des parties prenantes. Un PoC n’est pas qu’un test technique, c’est un test de collaboration, quand il fonctionne, il ouvre un horizon entièrement nouveau.
Le passage à l’échelle : la véritable victoire
On célèbre souvent les gagnants des challenges, mais ce que l’on devrait surtout célébrer, ce sont les projets qui parviennent à passer à l’échelle. C’est à ce moment précis que l’innovation cesse d’être une promesse pour devenir une solution réelle : un produit réellement utilisé, un service adopté par ses utilisateurs, une intégration technique stable et un impact mesurable sur le terrain.
Le passage à l’échelle révèle aussi quelque chose d’essentiel : la qualité de la relation entre la startup et l’entreprise. Un partenariat mal structuré peut briser une initiative prometteuse, tandis qu’un partenariat solide est capable de transformer autant la startup que l’organisation qui l’accompagne.
C’est précisément dans cette zone critique, entre l’idée et la solution, entre le PoC et le déploiement, que les plateformes d’innovation jouent un rôle déterminant. Elles ne sont pas seulement une vitrine ou un outil administratif : elles structurent le parcours, fluidifient les échanges, centralisent les données, organisent les étapes et facilitent la mise en relation. Elles assurent également la continuité dans un processus où la perte d’information ou d’engagement peut faire dérailler un projet.
En agissant comme un tiers de confiance, elles apportent la transparence, la rigueur et la clarté dont les collaborations ont besoin pour éviter les frictions et maintenir un cap commun. Ce sont elles qui permettent aux idées de traverser les étapes critiques et d’atteindre enfin le stade où l’innovation devient impact.
Ce qu’il faut retenir, des deux côtés
- Pour les startups, qu’elles débutent avec une idée ou qu’elles arrivent avec une solution aboutie :
L'enjeu n’est pas de convaincre une fois, mais de collaborer dans le temps.
D’être claires, structurées, réalistes… mais aussi ambitieuses.
Pour les entreprises, le challenge est une porte d’entrée, pas une finalité. Il faut l’accompagner d’un cadre, de moyens, d’une feuille de route et d’une volonté réelle de tester, apprendre et déployer.
